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Galerie d'antiquités romaines

Les Origines Légendaires

La plupart des familles ducales ou princières européennes se targuent de remonter à quelques mythiques géniteurs : fées, guerriers épiques, personnages illustres assument donc, bon gré mal gré, la paternité de ces Maisons. Et les grandes familles italiennes n'échappent pas à la règle; elles se donnent alors pour origine quelques insignes personnages de la Rome antique. Certes ces filiations ne reposent que sur des traditions dont le seul mérite est l’ancienneté. Ainsi, un prince Massimo à qui Napoléon demandait un jour s'il descendait vraiment de Quintus Fabius Maximus (280-203 av JC), lui répondit : "je ne saurais le prouver, mais c'est un bruit qui court depuis plus de mille ans dans ma famille...". 
Les princes Cenci, eux, descendraient du Consul Crescentuis Centius vivant au X° siècle; les princes Colonna procèderaient de Théophylacte Ier de Tusculum, patricien romain du IX° siècles… les princes Orsini prétendent venir des Julio-Claudiens, la première dynastie romaine ayant régné sur l'Empire au I° siècle… les princes Mateï et les princes Santacroce vont plus loin encore, les premiers seraient issus de Caius Mucius Scaevola, les seconds, de Publius Valeruis Publicola, tous deux personnages fameux de la Rome du VI° siècle av. JC !

Quant aux princes de Sant‘Eusebio, ils ne sont pas en reste, et font remonter leurs aïeux à un Vitali supplicié au II° siècle, lequel serait(a) - selon Césare Baronio (1538-1607) - un personnage consulaire qui, après avoir servi avec distinction dans les armées romaines, fut condamné à mort pour avoir pris la défense d'un chrétien et l'avoir réconforté alors que ce dernier s'apprêtait à apostasier. Bède le Vénérable (672-735) et Adon de Vienne (800-875) présentent, pour leur part, cette famille comme romaine, appartenant à l'Ordre Équestre et existante dès l'an 37, du vivant de Saint Pierre, sous le règne de l'empereur Tibère.

 

(a) Annales ecclesiastices a Christo nato ad annum 1198, éd. Mansi, Lucques, 1738-1759, rééd. Bar-le-Duc, 1869, t. XI, Anno 1001.

La Période Vénitienne

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Plus concrètement, l‘antique «Libro d‘Oro» de Venise, présente les Vitali (Olim "Vidali" ou "Vidal" selon l'orthographe vénitienne) comme originaires de Salonique, province grecque de l’Empire Romain d’Orient- et implantés à Venise en l’an 800(1) ou ils auraient produits des «Tribuns», ces administrateurs qui «géraient» les possessions de la Sérénissime République de Venise. Si le «Libro d’Oro», véritable état civil de noblesse vénitienne, nait en 1315, il s’appui sur les listes des membres du «Consilium Sapientes», qui remonte à 1130, et sur celles du «Maggior Consiglio» qui lui succède en 1172. Cette particularité administrative qui permet aujourd’hui aux familles du patriciat vénitien subsistantes de prouver leur filiation sur près de 900 ans, en fait le corps nobiliaire le plus ancien d’Europe(2). Au XII° siècle, Ugo Vitali passe naturellement du «Consilium Sapientes» au «Maggior Consiglio» lors de sa création. Ce «Grand Conseil» , qui réuni tous les membres de la noblesse vénitienne et constitue la source de toutes les institutions de la République puisqu’il élit le Doge et nomme aux grandes charges de l’état. Les descendants d’Ugo Vitali en sont toujours membres, un siècle plus tard, lors de la fameuse «Serrata del Maggior Consiglio» en 1297; cette fermeture de l‘accès à la noblesse qui durera 500 ans et qui fait de l‘aristocratie vénitienne la plus endogamique d‘Europe. On retrouve donc des Vitali occupant des charges éminentes au sein du gouvernement, tels Marino Vitali, mort en 1332 qui fut Procurateur de Saint Marc, ou Luigi Vitali, ambassadeur de Venise en 1358, chargé d'âpres négociations avec Louis Ier Roi de Hongrie en guerre avec la Sérénissime… Ou encore, en 1407, Antonio Vitali, magistrat de la «Quarantia», la Cour Suprême de l’Etat. Avec la conquête de la Dalmatie par les vénitiens en 1403, une branche de la famille s’installera à Šibenik (actuelle Croatie). La prise de Padoue en 1405, permet aux Vitali de prendre pieds sur la terre ferme durant le XV°siècle. C’est à cette époque que Nicolo Vitali arme et affréte des navires sur ses propres deniers dans la guerre contre les turcs dont l'apogée sera, un siècle plus tard, le 7 octobre 1571, la bataille navale de Lépante. Cet affrontement titanesque qui opposera 250 navires (dont plus de la moitié sont vénitiens) avec à leurs bords 80.000 hommes, contre 300 navires turcs et 90.000 hommes embarqués. Par cette victoire écrasante, les Vénitiens qui se sont battus avec un héroïsme que tous salueront (ils ont payé le prix fort : 4700 morts contre 2800 pour leurs alliés) obtiennent un triomphe qui éblouit la chrétienté. En 1572, Venise reconnaissante, accordera à Lorenzo Vitali fiefs et privilèges dans l'île de Zante. Inscrite au Livre d'Or de la noblesse vénitienne de Zante en 1574, cette famille servira longtemps dans la Stradea vénitienne des îles du Levant. Elle est, encore, aux côtés de Francesco Morosini, en juillet 1687, lors de la conquête de Patras et Corinthe. Ces prises valent à Morosini la magistrature suprême (il est élu Doge l’année suivante) et aux Vitali de vastes domaines à Patras qu’ils conserveront jusqu’au XIX° siècle. (1) Dizionario Storico-Portatile Di Tutte Le Venete Patrizie Famiglie [archive], G.Bettinelli, Venezia, 1780, page 158. [archive] (2) A titre de comparaison, en France, sur 2500 familles subsistantes, à peine une vingtaine franchit la barre du XII° siècle, huit remontent jusqu’au XI° siècle et deux seulement atteignent le X° siècle Blasones de Italia, Armas de los cavalleros de Veneçia, 1601, Biblioteca Nacional de España, MSS/18257, page 106 [archive] Famiglie venete con le loro armi, XVII° s, Biblioteca estense universitaria di Modena, page 159. Famiglie venete con le loro armi, XVII° s, Biblioteca estense universitaria di Modena, IT 554, page 12b. Repertorio Genealogico delle Famiglie confermate nobili e dei titolati nobili esistenti nelle provincie Venete, Francesco Schröder, Venise, 1830, typografia Alvisopoli. Elenco dei Nobili e titolati delle Venete Provincie, Venezia, 1841. Annuario della Nobiltà Italiana, XXXI Edition, Vol. II, part. II, pages 2476 et 2477, SAGI Enciclopedia Storico Nobiliare Italiana, Vittorio Spreti, volume VI, S-Z, 1932. page 948 Elenco ufficiale nobiliare italiano, Consulta araldica del Regno, Torino, Bocca 1922 Livre d'Or de la Noblesse Ionienne, Tome III : Zante, par le prince Eugène Rizo Rangabé, Eleftheroudakis, Athènes 1927 Libro d'Oro della Nobiltà Italiana, volume XXX, T2 (M-Z) - Page 874

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